Le Club Afrique, une alliance financière africaine pour libérer le potentiel du continent
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Le Club Afrique, une alliance des institutions financières multilatérales africaines pour stimuler le développement économique durable et l’autonomie financière du continent, vient de voir le jour.
Renforcer et soutenir la position de l’Afrique dans l’architecture financière mondiale, c’est ce que promet le Club Afrique. La nouvelle alliance se présente comme l’une des résolutions concrètes de la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement qui s’est tenue ce mois-ci au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba en Éthiopie. En marge des discussions gouvernementales, les institutions financières multilatérales africaines ont en effet procédé au lancement de l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines, le Club Afrique. « La création de l’Alliance des institutions financières multilatérales africaines témoigne de notre engagement collectif à relever les défis financiers et à propulser l’Afrique sur la voie du développement durable. Ensemble, nous tirerons parti de nos forces et de nos ressources pour libérer le potentiel illimité du continent », a déclaré Nana Akufo-Addo, le président ghanéen désigné par ses pairs africains comme leader pour les institutions financières de l’Union africaine, qui a dirigé les travaux ayant conduit à la création et au lancement de cette alliance.
Concrètement, la plate-forme compte pour le moment sept membres fondateurs. Il s’agit de la Société financière africaine (AFC), la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), l’Assurance pour le développement du commerce et de l’investissement en Afrique (ATIDI), la Société africaine de réassurance (Africa Re), la Banque de commerce et de développement de l’Afrique de l’Est et australe – ou Trade and Development Bank (TDB) –, la Shelter Afrique Development Bank (SHAFDB) et la Compagnie de réassurance commune des États membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (ZEP-RE). Ces institutions financières multilatérales africaines établies par traité et contrôlées par les États membres de l’Union africaine disposent d’une somme d’actifs de 53 milliards de dollars. Elles sont les principales facilitatrices de l’intégration africaine au sein de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), ou encore de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Pour les dirigeants africains, il est essentiel que ces institutions financières multilatérales africaines puissent accroître leur collaboration, permettant ainsi à l’Afrique de mieux faire face à ses défis au sein d’une architecture financière mondiale en plein bouleversement. Ce relais serait particulièrement utile alors que les projets d’institutions financières de l’Union africaine, potentielles vitrines du continent sur la scène internationale et puissant levier d’investissement, tardent à se concrétiser : les instruments légaux en vue de la création de la Banque africaine d’investissement – ou African Investment Bank (AIB) – et du Fonds monétaire africain – ou African Monetary Fund (AMF) – ont été adoptés respectivement en 2009 et 2014, mais le nombre de ratifications nécessaires pour une entrée en opération n’a été atteint par aucune des deux institutions. L’Union africaine note comme obstacle un « financement inadéquat » pour ces institutions, ce qui suspend de facto la mise en place souhaitée d’une Banque centrale africaine.
PAS DE DÉCISION FORTE AU 37E SOMMET DE L’UNION AFRICAINELe 37e sommet de l’Union africaine a aussi permis de débloquer une situation difficile entre les différents pays de l’Afrique du Nord pour s’entendre sur la succession du président des Comores Azali Assoumani à la présidence tournante à la tête de l’Union africaine. Le président mauritanien, Mohammed Ould Ghazouani, a été nommé à l’unanimité à ce poste pour un mandat d’un an placé sous le thème de l’éducation. Pas de décisions fortes cependant, à l’issue de ce sommet, relèvent de nombreux analystes : face aux multiples sujets qui étaient à l’ordre du jour, telles les questions de réformes internes de l’Union africaine, les nombreux conflits qui secouent le continent dans l’est de la RDC, au Soudan, en Libye, ainsi que les coups d’État devenus récurrents, les chefs d’État se sont surtout limités à émettre des condamnations.
Aboubakar Mounchili
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